KikouBlog de tounik - Mars 2010
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Archives Mars 2010

Course aux étoiles 2010

Par tounik - 31-03-2010 21:46:13 - 10 commentaires

Retour à la course aux étoiles, après une impasse en 2009 je reviens sur ce très beau trail nocturne. C'est l'occasion de retrouver quelques Kikous, Troll, Forest, Caroux, Tomlacaze et de faire de nouvelles connaissances. Avec Troll et Forest nous avons opté pour un repas dans un restaurant, l'organisateur a annoncé une simple soupe et l'AAB autour d'une assiette de charcuterie ne semblant pas être la meilleure préparation pour affronter une nuit qui s'annonce glaciale.


Dans la seule pizzeria qui semble ouverte au Vigan, nous tombons sur Benoit11 et passons un agréable moment en attendant de retourner au gymnase. Je me prépare et trouve une petite pièce tranquille pour m'allonger, même si il est impossible de dormir, ça évite de piétiner.


23H, il est temps de retrouver tout le monde. Petite photo de groupe avant d'écouter les dernières consignes. Le départ se fait en toute simplicité, on se dirige vers la sortie de la salle, pas de musique, pas de mise en scène, un petit décompte et c'est parti pour 65 km de bonheur. C'est ce que j'aime dans ces petits trails, attention petit n'est pas péjoratif, on vient juste pour courir et se faire plaisir et au Vigan tout est réuni pour profiter pleinement de l'instant.


La première partie plutôt roulante est l'occasion d'essayer de s'échauffer dans cette nuit glaciale. Une alternance de chemins larges, de petits sentiers en sous-bois, de traversées de villages endormis. Je suis très à l'aise et profite pleinement des bienfaits du plan d'entrainement proposé sur le site 'trace de cime'. Il est vrai que depuis quelques temps j'ai l'impression d'avoir deux cœurs qui battent. Je fais le yoyo avec Caroux qui a décidé de partir prudemment, nous finissons ensemble sur la voie ferrée, avant la dernière bosse qui précède le premier ravito.


Petit ravito dans une grange, j'attrape quelques raisins secs, des tucs et repars en marchant pour manger mes tucs. Caroux prend les devants, je ne le retrouverai qu'à l'arrivée. Les choses vont devenir plus sérieuses, le froid est toujours très mordant, il faut essayer de garder un bon rythme pour ne pas se refroidir. Une succession de petites côtes nous amène au col de Mourèzes, les chemins sont toujours superbes, je suis encore bien et sans doute un peu trop vite sur cette partie mais les sensations sont bonnes et je profite de la dernière descente pour bien récupérer.


Pause un peu plus longue à Aulas pour faire le plein d'eau et bien se ravitailler avant la troisième partie qui sera plus rude. J'enfile mon coupe- vent pour lutter contre le froid. En plusieurs points du parcours nous avons rencontré des bénévoles, frigorifiés autour de feux de camps improvisés, présents malgré tout pour assurer une traversé de route ou un pointage.


J'ai décidé d'en garder sous le pied pour la dernière partie qui se déroulera en grande partie sur le causse avec de longs faux-plats où il faudra pouvoir courir. Une petite bosse pour réchauffer le muscle et on attaque la montée sur la Fageole. Une petite faute d'inattention, une petite erreur d'aiguillage rallonge le plaisir de quelques hectomètres. Retour sur le bon chemin, un animal dérangé dans la nuit nous fait sursauter dans notre début de somnolence.


Sur la crête, nous naviguons de rubalises en rubalises poursuivis par le froid. Nous sommes plusieurs à chercher le meilleur chemin pour fuir sa morsure. La descente vers Arre est longue et parfois très technique, des pentes très raides, des chemins rocailleux recouverts de feuilles, il faut rester particulièrement attentif. Dernier ravitaillement, certains se sont attablés, je préfère partir en marchant pour finir de grignoter ce que j'ai dérobé sur la table.

Remonté sur le causse, avec le jour qui se lève je profite enfin des paysages, il faut faire l'effort de ne pas trop se laisser aller à la contemplation. C'est un jeu de pistes au milieu des buissons dans cette succession de faux-plats. C'est plutôt ludique et je reste assez dynamique sur la première partie. La fin est un peu plus laborieuse et je paie un peu mes efforts du départ, c'est mon premier trail de la saison. Je retrouve Benoit11 qui essaye de terminer malgré une entorse contractée au début de la course. Je ne peux pas grand chose pour lui et je m'assure juste qu'il pourra rentrer sans problème. Domi81 me double, une meilleure gestion de course lui permettra de mieux finir.


Langevine s'est levée de bonne heure pour m'accueillir, ce final au petit matin est vraiment superbe, je suis encore bien mais je n'ai pas réellement envie de forcer. Elle s'impatiente un peu et me téléphone pour savoir où j'en suis... il faut savoir se faire désirer. Un dernier petit sursaut à Avéze et c'est le retour au Vigan. Je fais les dernier hectomètres en discutant avec Karine qui est venue à ma rencontre.


Ce premier trail de la saison restera vraiment un très bon souvenir. L'ambiance, le parcours, les bénévoles et les rencontres ont rendu l'effort facile. Dans la sérénité du petit matin je retrouve cette impression d'avoir deux cœurs qui battent. C'est de très bon augure pour la préparation de mon principal objectif de la saison même si il n'aura lieu qu'après l'été.

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Matin vert

Par tounik - 13-03-2010 14:18:45 - 11 commentaires

En ouvrant ma boite au lettres ce matin, j'ai reconnu le courrier aux couleurs de l'ultra-trail Armoricain que j'attends depuis plusieurs mois et me confirme ma sélection. C'est la première fois que je suis qualifié pour une épreuve du Méga Dinosport trail Diététifit Tour Blackshoes France . L'ultra trail Armoricain est le plus primé donc le plus beau trail du tour, Je vais enfin avoir le bonheur jouissif de côtoyer l'ELITE …


Cela fait deux ans que je m'entraine dur pour pouvoir réaliser mon rêve, depuis la mise en place des quotients, une formidable invention rendue nécessaire par l'augmentation exponentielle du nombre de participants. Il fallait bien trouver une solution pour limiter leur nombre. Préserver les sites naturels traversés en assurant la sécurité de chaque participant, voilà un projet digne d'un engagement total.


Parmi ces nouveaux pratiquants, beaucoup de non-initiés, inconscients des risques, mal préparés à affronter les dangers d'une longue course en montagne qui passe parfois en haute altitude, par des cols à 2500 mètres avec des ravitaillements parfois espacés de 10 km. Bien sûr, il s'est trouvé quelques voix pour dire que l'inconscience n'est pas l'apanage des moins performants, qu'un très bon coureur peut se mettre plus en danger uniquement pour réaliser une performance alors qu'un autre sera plus lucide et saura s'arrêter avant…..


Ils ont tort, les travaux du docteur Léon Hydas et sa thèse qui a débouché sur une doctrine, l'Homoioisme, aujourd'hui acceptée par le plus grand nombre le montrent de manière incontestable. En s'appuyant sur les différents champs de connaissances de l'humanité il à démontré que l'élite est plus intelligente, plus lucide dans l'effort, mieux préparée physiquement et donc plus apte à affronter la montagne.


Heureusement le Professeur Américain Albert Anoy a développé le quotient et a rapidement repéré les moins performants, ceux qui n'ont aucune chance de finir, alors pourquoi leur laisser prendre des risques, sans compter qu'ils dégradent inutilement le milieu naturel. En les signalant aux organisateurs, il a lancé le grand mouvement qui permettra d'éliminer les plus faibles et nous conduira un jour vers l'idéal. Un trail où seuls des athlètes de haut niveau s'affronteront, avec une élite montrée en exemple à ceux dont le seul rêve sera de devenir leurs semblable.


Là aussi quelques esprits chagrins se sont manifestés pour rappeler que lorsqu'une philosophie de recherche de l'élite s'appuyant sur une théorie pseudo-scientifique pointe le bout de sa moustache, il vaut mieux se méfier. Ils ont essayé de réduire les magnifiques démonstrations du grand professeur Albert Anoy à une simple application de la règle de trois que nous apprenions à l'école primaire.


Comment peut-on être aussi ignare et ne pas reconnaître le génie du professeur Albert Anoy qui a acquis une renommée mondiale en révolutionnant l'utilisation du fil à couper le beurre en collaboration avec professeur Sunflower. Leurs calculs précis avaient permis de déterminer la vitesse de coupe optimale en fonction de la température, de l'hydrométrie, du diamètre du fil, du taux de carbone dans l'acier et de dix autres variables tout aussi importantes. Tout oblige à se prosterner devant la masse de travail que représentent toutes ces recherches mathématico-probabilitico-scientifiques.


Heureusement la Fédération Française de Course Nature, soutenue par les assurances et les pouvoirs publics, surfant sur la vague du greenwashing et s'appuyant sur le sacrosaint principe de précaution, a imposé aux organisateurs de course l'application du quotient Al Anoy. Ceux qui ont refusé se sont retrouvés dans l'illégalité, sans autorisation ni assurance, pour se moquer d'eux : on les appelle des OFF, ils sont en dehors du grand mouvement. Mais d'après mon pote Tonio 'La famille poulaga va coller les affreux au placard'. Il est rigolo Tonio, il parle comme dans les livres d'Albert Simonin. Il ne fait pas de trail, il s'estime trop nul et préfère suivre les courses depuis sa chambre, entouré des posters de ses idoles. Il a une devise 'si tu n'as pas de talent, emprunte le aux autres', il vit le trail par procuration. Par contre au grand quiz des quotients Al Anoy il est incollable.


Mais pour moi aujourd'hui une seule chose compte, j'ai été tiré au sort. Oui... en réalité je serai dans le sas de départ E, pas comme Elite, mais comme Epsilon, réservé à ceux qui n'ont pas un quotient suffisant mais pourront ainsi, une fois dans leur vie, toucher du doigt le bonheur. Malgré tout mes efforts, mon quotient n'est assez élevé pour participer à des courses de ce niveau, mais le système dans sa grande clairvoyance a gardé une place pour nous afin de nous permettre de côtoyer l'ELITE.


Inutile de vous dire que je compte bien rendre cette honneur qui m'est fait en donnant le maximum. Je suis fier d'être un epsilon, nous avons un rôle important. En échange de notre sélection nous devrons ramasser les déchets jetés sur le parcours et rendre à la nature sa beauté originelle. On nous fournira un magnifique sac de la marque Doggybag, le top de l'ultra, que nous pourrons garder en souvenir avec tout ce que nous avons ramassé. Des reliques que je compte bien conserver précieusement. C'est vrai que Tonio me fait un peu de peine, si j'ai la chance de trouver un tube de gel plein, je le donnerai à Tonio, il sera content ...


Ceci est une fiction, toute ressemblance avec une aventure humaine existante ou ayant existé est purement fortuite.


Enfin j'espère.

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